Rencontre avec Pierre Favre
Mardi 14 novembre 2017
A l’invitation de l’équipe d’animation pastorale de l’ensemble scolaire Sainte Croix-Saint Euverte, Monsieur Pierre Favre a rencontré et échangé à cœur ouvert avec des jeunes et quelques adultes de Gien, de Meung sur Loire et d’Orléans.
Il est né en 1960, à Lyon, dans une famille aimante, de tradition chrétienne.
Enfant timide et rêveur, adolescent, mal dans sa peau, désireux de connaître une véritable histoire d’amour, il s’affirme peu à peu dans une identité rebelle et tombe dans l’alcool, la drogue et connaît la vie dans la rue.
A Paris, dans les années 1980, il devient une des icones du rock alternatif français : fondateur des BB d’Oc, chanteur des Garçons Bouchers, il répond désormais au nom de Piero Sapu.
En 1987, il rencontre Géraldine, une belle blonde, qui deviendra son épouse : lui apprenant à s’aimer, elle lui montre qui il est vraiment. Elle lui donne, pour la première fois, confiance en lui et le rend disponible pour ceux qui souffrent.
A la suite d’une opération chirurgicale bénigne de la jeune femme, ils découvrent qu’enceinte, elle a perdu l’enfant et que tous deux ont contracté le SIDA quelques années plus tôt, par des partenaires antérieurs.
Très vite, la santé de Géraldine se dégrade : ses défenses immunitaires affaiblies donnent accès à plusieurs maladies, une encéphalite VIH, la tuberculose, un cancer de l’utérus.
Pierre l’accompagne dans ses traitements, la maquille, prend soin d’elle lorsqu’elle perd cheveux et ongles. Il l’assiste sur son lit d’hopital : il confesse :
« je suis progressivement passé de l’accompagnement d’une personne malade à celui d’une personne en fin de vie. Ce furent de grands moments de tendresse. Lorsqu’on lave une personne, qu’on l’aide à manger, qu’on l’habille tous les jours, on vit le fameux agapé, le don gratuit. On est en communion. L’amour entre deux êtres est décuplé ».
Elle décède en 2001, à l’âge de 32 ans.
Le soir des funérailles, il ouvre un livre de prières chrétiennes oublié dans un tiroir et lit Adoro te Devote de Saint Thomas d’Aquin : chaque mot fait alors sens pour lui.
Peu de temps après, il ressent le besoin de se confesser et se rend dans une église : là, en une heure et demi, « il vide son sac de trente années » et trouve la paix.
Bientôt, il décide de se mettre au service des personnes défavorisées au Secours Catholique dans le Var. D’abord à l’accueil, il s’occupe ensuite de la comptabilité avant de devenir responsable d’équipe.
« Je fais de l’accueil et de l’écoute auprès des gens, précise-t-il. J’essaie de voir quels sont leurs talents et en fonction de leurs besoins et envies, on adapte un accompagnement ».